Prix Court Métrage Canal + au Bilan du Film Ethnographique 1998.

Rires et apostrophes d'une petite fille curieuse et agitée qui se laisse néanmoins docilement coiffer; d'autres enfants la rejoignent, l'encerclent, s'amusent. Nous aussi, nous tournons autour d'elle jusqu'à ce que la caméra se retire en suivant l'ombre franche de ses cheveux peignés au sol. Cette première spire nous invite à pénétrer tranquillement dans ce village dont la lumière crue et le son clair des voix disent d'emblée sa situation à flanc de montagne.

Les images, très précisément cadrées, ne restent pourtant jamais figées. Fragiles, en équilibre, elles prennent le temps de suivre ce qui se passe, ou plus exactement de s'ouvrir à ce qui passe: à savoir le temps. Le temps, qui, lui aussi, épouse les courbes d'une spirale rythmée par l'harassante quête de l'eau, va et vient entre le village et la vallée, sans cesse recommencée. Tournent les moulins à prières, tourbillonnent les volutes épaisses de poussière soulevées par les coups de balai des enfants, se déploie la blancheur des offrandes de fumées ! Les ritournelles des leçons de grammaire, de l'alphabet tibétain ou des tables de multiplication récités comme des soutra, scandent cette journée ordinaire de rentrée des classes.

Quelques diagonales viennent petit à petit s'immiscer et insister jusqu'à percer une véritable ligne de fuite. Segments de droites tirés entre le point du lancer et de la chute d'une pierre dans un jeu qui s'apparenterait tant à la marelle qu'à la pétanque, rangées des hommes, assis, siégeant à l'assemblée villageoise, mais surtout, cette longue file tracée par les enfants sortant de l'école qui ne trouvera terre d'accueil que sur le terrain de la future école.

Bientôt, un extrait du film " Khol sa Steng, la rentrée des classes" sera disponible sur cette page...

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